Par une matinée ensoleillée, nous nous sommes rendus à Gatundu, dans le comté de Kiambu, juste au nord de Nairobi, pour rencontrer Hellen et Daniel qui, avec leur fils Alfons, gèrent le domaine de Ciumenene. Un magnifique petit paradis situé à une altitude de 1830 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette ferme s’étend sur trois hectares, dont 1,7 hectare est consacré à la culture du café, une tradition familiale pour Daniel. C’est avec un grand sourire et le cœur empli de passion que cette famille nous a montré comment elle greffe le Ruiru 11 sur les vieilles souches durables SL28 et SL34, qui sont toutes des variétés de café différentes.


Ciumenene, malgré sa taille, a adopté des méthodes durables avec beaucoup de succès, tant sur le plan économique, environnemental que social. Ils ont mis l’accent sur la protection de l’environnement agricole, comme la protection de la biodiversité, du sol, de l’eau et de l’habitat forestier naturel. De plus, ils ont vu les bons résultats de leurs apprentissages et le soutien de notre programme de partenariat mutuel, le Volcafe Way. Le plus important, c’est que Daniel et Hellen forment une équipe de travail formidable ! Depuis des années, Hellen fait partie de l’organisation « GROOTS Kenya », où elle se bat en tant que « championne » contre la violence faite aux filles.
« En aidant ma communauté, je m’aide moi-même », me chuchote-t-elle avec un sourire enthousiaste. Grâce à GROOTS, elle a également appris des techniques telles que le système qu’ils ont mis en place et qui utilise le gaz de la bouse de vache de la ferme pour alimenter une petite usine de biogaz dans leur cuisine. Elle a aussi un potager où poussent des tomates, des avocats, des pommes de terre et d’autres légumes délicieux. Pendant que Hellen fait tout cela, Alfons s’occupe de son propre élevage de tilapias, qui se porte très bien lui aussi.


Cependant, comme beaucoup d’autres producteurs de café, ils ont dû faire face à des défis liés au climat, qui perturbent les schémas météorologiques « normaux ». L’imprévisibilité du temps a un impact néfaste sur le processus de floraison et de nouaison des fruits, ce qui affecte la qualité des grains qui en résultent et entraîne des maladies et des infestations de parasites.
Pendant mon séjour, j’ai eu la chance de voir et d’entendre Daniel parler de l’impact positif du système d’irrigation à l’énergie solaire sur leur dernière récolte de café. Grâce à l’énergie solaire, ils pompent l’eau de leur propre aquifère au bas de la ferme jusqu’au sommet où l’eau alimente le flanc de la colline de la plantation de café. Sans l’aide de ce nouveau système, la détérioration des conditions climatiques (comme le manque de précipitations) aurait eu un impact négatif sur la production de l’année dernière. Il s’agit d’un projet mené récemment en collaboration avec la ViFOUNDATION.


En fin de compte, rien n’est comparable à la profonde gratitude que Daniel laisse entrevoir dans son regard devant le constat que le nom de Ciumenene a atteint les normes de qualité pour lesquelles ils ont travaillé d’arrache-pied depuis l’époque de son grand-père. Nous éprouvons de la fierté à de travailler aux côtés de Daniel et de sa communauté pour livrer notre produit aux consommateurs et consommatrices suisses de café qui l’apprécient.
Dans le véritable esprit de Ciumenene, « que la récolte soit grande » pour la famille Kamiri Njoroge et que nous puissions dire, non pas « au revoir » à nos chers partenaires, ni au peuple kényan, mais plutôt « Kwaheri ya kuonana ! » : à la prochaine !

