Des caisses sont transportées, des camionnettes vont et viennent, des grains sont torréfiés, ici et là, on échange quelques mots avec des collègues. Il y a beaucoup d’activité dans le site de torréfaction. Les préparatifs pour l’ouverture de deux nouveaux bars à expresso battent leur plein. Au milieu de ce chaos apparent, Heidi se tient debout à son établi, décontractée et de bonne humeur, en train de visser un moulin. Polyvalente, Heidi travaille chez ViCAFE depuis mai 2020. « Je suis là pour réparer tout ce qui est cassé. » Elle s’occupe de l’entretien des moulins à café, accroche des panneaux ou répare les vitres en plexiglas cassées. « Il y a toujours quelque chose à faire. L’autre jour, par exemple, il a fallu raccorder un nouveau réservoir à lait dans le ViCAFE de la Bahnhofstrasse. » Son travail est très varié, exactement ce qu’elle aime. Elle peut en outre bien organiser son temps de travail et ainsi concilier au mieux sa vie familiale avec ses deux enfants.
Même si Heidi est souvent en déplacement, principalement sur le vélo cargo ViCAFE, son établi dans la torréfaction est son « lieu de travail ». Elle s’y est installée : tournevis, pinces, aspirateur, brosses et autres outils nécessaires à l’entretien des moulins et à d’autres tâches sont sur la table. Il n’y a aucune doute, cette menuisière de formation et ancienne scénographe est douée de ses mains : « Avant ViCAFE, je ne connaissais vraiment rien aux moulins à café. » Apprendre par la pratique et surtout s’intéresser, telle est sa devise. Elle a ainsi acquis les connaissances nécessaires en mode autodidacte : « Il suffit de persévérer et ne pas renoncer dès la première difficulté. » Et sinon, elle demande de l’aide à Ruben ou à d’autres membres de l’équipe.
Le travail de Heidi a permis d’optimiser certaines étapes du processus. Par exemple, il y a moins de pannes de moulins depuis que ceux-ci lui sont envoyés en prévention à tour de rôle pour être révisés. Une évaluation a été réalisée sur la base du nombre de cafés vendus par bar à expresso. Ainsi, un moulinBellevue est révisé plus souvent qu’un moulin Goldbrunnenplatz. Heidi charge ensuite un moulin en bon état sur son vélo cargo, le remplace au bar à espresso et apporte le moulin à réviser au site de torréfaction.
Nous quittons un instant l’établi de Heidi pour fixer correctement l’enseigne ViCAFE sur le mur extérieur du site de torréfaction. Celles et deux qui sous-estiment encore Heidi, qui mesure 1,60 m, se trompent lourdement. Elle attrape une échelle qui, une fois déployée, fait environ deux fois et demie sa taille, grimpe rapidement, serre une vis, et le tour est joué. Cela n’échappe à personne : Heidi se sent à l’aise dans son environnement de travail. Ses mains agiles travaillent avec aisance et beaucoup de soin.
Son apprentissage de menuisière l’a déjà endurcie, explique Heidi. « On en prend plein la figure. » Cela l’a rendue robuste. Après son apprentissage, elle s’est tournée vers le théâtre, puis s’est intéressée au cinéma et a travaillé comme accessoiriste sur des plateaux de tournage de films suisses. Trouve-t-elle des parallèles entre son travail actuel et le cinéma ou le théâtre ? « Beaucoup de recherches », répond-elle, « toujours à la recherche des éléments appropriés, que ce soit pour répondre aux souhaits du propriétaire Christian ou pour le plateau de tournage. »
Cette mère de deux enfants passe pratiquement toute l’année à vélo, tant pour son travail que pour ses loisirs, avec son mari et ses enfants. Pour ViCAFE, elle s’est procuré un vélo cargo pratique qui lui permet de transporter plus facilement les moulins et de se déplacer en toute flexibilité. Seule condition imposée par son patron : apposer le drapeau ViCAFE !
De retour à sa place, Heidi continue de travailler sur un moulin qui a un problème. Ruben et Christoph veulent l’aider. Une scène amusante se déroule : Christoph utilise des termes techniques pour déterminer la cause du problème, Ruben essaie avec sa force musculaire. Heidi pense que l’huile des grains de café a probablement collé le disque : « Würeder au säge ? ». Les deux hommes sont d’accord. À trois, ils parviennent finalement à détacher le disque de broyage collé. Ça y est !
Depuis qu’un petit atelier a été aménagé dans le site de torréfaction, les réparations peuvent être effectuées beaucoup plus rapidement et en interne. C’est un énorme avantage, nous explique Christoph, qui apprécie beaucoup le travail de Heidi.
Quand Heidi ne répare pas, elle se consacre à son jardin, plus précisément à son potager. L’année dernière, elle a pu cultiver des choux de Bruxelles, des haricots et des tomates. « Je cultive simplement ce dont j’aienvie, sans suivre de guide. Avec les plantes, on voit très bien si ça marche ou non. Si ça ne marche pas, j’essaie autre chose. »
Texte : Tamara Meili Images : Aaron Fee
